Réunion de lancement du LIA Bebest
Réunion de lancement du LIA Bebest

Les écosystèmes marins côtiers, dans leur définition la plus large

Les écosystèmes marins côtiers, dans leur définition la plus large, sont des ensembles complexes de composantes variées dont la dynamique est fortement influencée par une pression anthropique grandissante (concentration des populations humaines, augmentation du trafic maritime, mutiplicité des usages et services). La nécessité de pouvoir évaluer leur état et de proposer des méthodes de gestion, de restauration et de conservation est avérée. Cependant les concepts d'étude de ces écosystèmes sont basés sur une définition qui n'a pas vraiment évolué depuis la proposition originale de Tansley, basée sur l'équilibre d’une communauté qui trouve les conditions de son existence dans un biotope providentiel.

Le Laboratoire International Benthic Biodiversity Ecology Sciences and Technologies (BeBEST) propose de réviser cette définition en replaçant les conditions d'existence au niveau de l'individu, et la dynamique de l'écosystème au niveau du réseau dense d'interactions que les individus tissent entre eux, sur la base des perceptions sensorielles de leur environnement (sonore, lumineux, chimique et physique). Par l'étude précise de la réponse individuelle (supportée par une technologie récente de plus en plus performante et miniaturisée), l'objectif est de caractériser à la fois l'action des pressions anthropiques et environnementales souvent cumulées, la vulnérabilité proximale de l'écosystème à ces pressions (en terme de survie des individus) et la capacité des individus à s'adapter aux changements qu'ils subissent.

Le Laboratoire International BeBEST est une initiative de rapprochement entre l'Institut Ecologie et Environnement (INEE) du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), l'Université de Bretagne Occidentale (UBO) et l'Institut des Sciences de la Mer (ISMER) de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR). La réunion de lancement du laboratoire a eu lieu du 16 au 21 Mai 2016 à l'ISMER-UQAR et a été l'occasion de préciser le programme scientifique et technique pour les 4 prochaines années. Le site principal des recherches sera le bassin hydrographique du Saint-Laurent, en se focalisant sur la partie marine, mais en s'insérant dans le continuum des eaux-douces jusqu'à l'Océan ouvert de l'Atlantique Nord. Les premières actions de recherche viseront à étudier, avec la collaboration de l'Institut Maurice Lamontagne (Pêches et Océans Canada), un réseau dense de "capteurs" biologiques à l'échelle du Golfe du saint-Laurent. Ces "capteurs" sont des mollusques benthiques, peu mobiles, qui inscrivent les variations environnementales et physiologiques dans les coquilles, servant d'enregistreurs de données sur des périodes allant de l'année à plusieurs siècles. Par la suite, des sites plus restreints seront étudiés (Bas estuaire, Fjord du Saguenay, Baie des Sept-Iles, parc naturel de l'Archipel de Mingan, Archipels de Saint-Pierre et Miquelon et des Iles de la Madeleine, et l'Ile du prince Edouard), pour étudier des pressions et des processus particuliers. Les capacités expérimentales de l'ISMER-UQAR et du LEMAR-UBO, permettant un contrôle précis des conditions environnementales, seront sollicitées pour calibrer des modèles individu-centrés réalisés dans une approche écosystémique côtière, et basés sur l'importance des couplages benthos-pelagos